Oral/écrit : quelle place dans les modèles linguistiques ?
Il y a plusieurs manières de ne pas interroger l’effet de la substance des signes – audible ou visible – sur la langue, les discours et leur théorisation. Par exemple : considérer que la langue n’a qu’une seule vraie substance, ou que la substance est négligeable pour l’étude linguistique, ou au contraire admettre qu’elle divise si bien les pratiques langagières, qu’il faut deux linguistiques pour interpréter celles-ci.
Pourtant si l’on admet qu’il y a un objet qu’on appelle le français (ou l’allemand, ou l’espagnol…) et qu’il intègre des matérialisations orales et écrites notoirement différenciées, on est alors poussé à se demander dans quelle mesure et de quelles manières la distinction entre oral et écrit motive ces différences.
Pour soulever cette question, nous avons adopté la démarche suivante : mettre l’identité d’un fait de langue ou d’un genre de discours à l’épreuve du clivage oral/écrit. En partageant nos observations et nos analyses, nous éclaircirons collectivement – c’est l’espoir et l’ambition du colloque – ce que les particularités respectives des énonciations écrites et orales doivent à la substance des signes.
Pour ce colloque, nous invitons les collègues à éprouver la différence ou l’indifférence de fonctionnement d’un fait de langue ou de discours et la différence du modèle qu’on en élabore, selon que ce fait est observé à l’oral ou à l’écrit. Une démarche possible consisterait à partir de l’étude d’un fait linguistique ou d’un aspect langagier pour montrer les forces ou au contraire les faiblesses d’une approche qui, dans l’analyse du phénomène en question, distingue (divise, oppose…) ses formes, ses conditions ou ses réalisations à l’oral et à l’écrit.
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